jeudi 24 juillet 2008

Palo Grande, l'antre del Señor Alcalde


Le Week-end passé fut de nouveau l’occasion pour nous de faire vivre le réseau Hospitality Club. Nous avons rencontré à un concert de reggae (saraguate, myspace dispo, très bon !) vendredi soir à San Salvador une française installée ici depuis quelques semaines qui s’est remarquablement bien intégrée à la vie salvadorienne en contactant des membres du réseau à son arrivée et du coup, comme elle accueillait des suisses pour ce WE, tout le monde est venue découvrir la plus belle maison de Suchitoto qui a toujours autant de succès ;-)

Depuis samedi matin, mon compagnon préféré à la maison est mon ordinateur, et un peu de visite en plus de la compagnie quotidienne de Momo et TouDou les chats n’était pas de refus. Il y a un chucho (chien) qui a essayé de m’adopter au cours du we, le petit malin a compris comment entrer dans la maison sans frapper en passant par le tuyau pour les eaux de pluies ; voilà comme je ne résiste pas deux minutes aux yeux d’un chien abandonné et malheureux en quête d’amour, je l’ai autorisé à passer le WE à la maison. Lundi matin, devant la porte du bureau, il n’a pas compris que chacun devait vivre sa vie dans le village. Pendant mon entretien avec EDF au téléphone, il a fait un festival devant la Oficina, se coinçant la tête et l’avant du corps dans la porte des barreaux, chouinant à la mort à l’abandon, bref, il a tellement été vexé qu’on ne l’a plus revu, après une matinée d’intense essais avortés… Depuis, tous les matins, Yani la secrétaire du bureau me demande ou est passée ma mascotte !

Bref, une compagnie autre que féline et canine, trop cool, notre vie sociale de Suchitoto paraissait presque intense avec notre maison densément peuplée de francophones ! Bon, c’est loupé, lundi soir il y avait un film à faire, nous trois, presque tard dans la nuit, devant nos ordinateurs, les pieds bouffis par les moustiques qui n’ont pas la moindre pitié pour les travailleurs, les filles en train de grogner sur le fait que leur village d’étude est séparé par une nationale hyper fréquenté, encerclée par un fleuve qui déborde grave, et là, les mesures évidentes s’imposent : on va relocaliser tout ce petit monde ailleurs, ils nous font chier…. ! On ne sait pas construire de digue et puis ça coute trop cher et puis si on leur fait une passerelle par-dessus leur route trop dangereuse, de toute façon ils la prendront jamais… Bref, on en rit mais qu’est ce qu’on galère !

Mardi soir, on a réussi à s’échapper du boulot à 16h, un peu saturée qu’on était mais avec la ferme intension d’en remettre une couche un peu plus tard. Et là, on s’est fait embrigadés tous les trois avec Julien et Laure dans un traquenard avec le Maire ci dessous.

Depuis qu’on est arrivé, celui-ci nous promet de nous emmener aller trinquer à la santé de Suchitoto avec ses parents dans la jungle impénétrable qui entoure Suchitoto. J’exagère à peine, mais il nous a fait passer par de ces chemins pour aller visiter toutes les maisons de la famille, après la visite aux parents, à la belle sœur… On a bouclé la tournée par un diner chez les parents, avec les petites de la belle-sœur qui avaient suivi le 4x4 dans la nuit noire pour nous rejoindre chez leur grand-mère, dont on voit ici un bout de la maison.




L’occasion pour nous trois de boire du Chaparo (le petit godet ci-dessus), la liqueur locale (une commande est passée, pas de panique, c’est bien meilleur que l’alcool de serpent, en fait c’est bon tout court !) en parlant des conséquences de la guerre sur la région, des massacres de civils près des zones où les guérilléros étaient localisés : le Village de Palo Grande, environ 300 foyers avant le début du conflit, à presque disparu avec la guerre à cause des massacres et des gens qui ont fui le territoire. Les gens vivent dans le souvenir intense de la guerre. Sur le mur, un calendrier avec douze mois consacrés à des centaines de photos de personnes tuées. Dans les chambres, de vieilles photos que la grand-mère nous commente en nous disant qui s’est fait tuer. Le maire était dans la guérilla, nous avons vu des photos de gens du village pendant le conflit, avec les mitraillettes, près des trous pour se réfugier, clairement amaigris.

Puis le diner est servi, tortilla de mais, haricots rouges, fromage et creme, haricots verts et courgettes, accompagne de chaparo bien sur, ce qui commene a se faire sentir dans les jambes...


Après cette soirée qui m’a fait beaucoup de bien, j’ai moins envie de déplacer toute la population de Colima, ça va mieux… Un petit coup de chaparo, vous verrez au mois de septembre que ca remet les idées en ordre !




1 commentaire:

Pierre et Lucia a dit…

MDR les nappes sont les mêmes qu'en guadeloupe, ils ont les mêmes fournisseurs de nappes tissus recouvertes par du plastique qui change de couleur en 3 heures...!