jeudi 19 juin 2008

notre jardin, haut lieu d'évacuation des eaux de pluies du village...

Hola la compagnie

Bon, cette semaine se révèle assez tranquille, alors j'ai décidé de filmer notre maison quand on se rappelle aux bons souvenirs des inondations, des coupures d'électricité, du vent qui se lève d'un coup et qui fait tout valser....

En l'absence de Julien, "l'homme de la maison", Laure est inquiète quand commence la tempête du soir! Petites malines que nous sommes, nous invitons nos amis à manger chez nous, ça nous évite ne nous mouiller...

Je publie deux petites vidéo, j'en ai tenté d'autres mais ça reste difficile avec la connexion internet capricieuse!, Retour sur le blog Lundi 30 Juin pour le récit des aventures des 6 loustics au Costa Rica, j'ai nommé Pauline et Kiké, les deux locaux, et Juan et Garrick, les isuriens qui viennent du Honduras...











Il faut savoir qu'à l'issue de ce retour de flamme (on est quand même restées une heure dans le noir sous nos moustiquaires à attendre que la tempête se calme avant de se décider à aller chercher des bougies), l'électricité est revenue à peine quelques minutes plus tard....

et notre petit chat, TouDou il s'appelle, un amour sur terre!


vendredi 13 juin 2008

Suchitoto ville, ses poules décolorées et son conseil municipal

Plus de deux mois que je suis là et je n’ai encore jamais pris le temps de vraiment vous parler de mon village au nom qui sonne vaguement japonais. Je promets de ne pas vous faire de longue description digne de romans de Victor Hugo mais d’aller à l’essentiel.

Le Municipio de Suchitoto est avant tout une zone agricole où les gens peinent à cultiver du mais, des haricots et du riz sans s’endetter. La ville de Suchitoto, 5 000 habitants, constitue un joli patrimoine à l’échelle du pays et connaît l’invasion de citadins de la capitale chaque fin de semaine, avec a la clef rues remplies de 4x4 rutilants, activité casi débordante le soir (on est à Suchitoto, rappelons que l’activité n’est que rarement un fait à signaler), marché sur la place centrale, activité de cinéma au centre d’art pour la paix, etc… M’enfin, comme on ne passe peu de WE par ici, c’est avant tout la semaine que j’apprécie Suchitoto.

J’aime me lever à 6 heures du mat’ et petit déjeuner avec notre jardin en phase de mutation jungle devant moi. J’aime faire quelques postures de yoga pour un détendre et me réchauffer, avant le passage sous la douche froide qui devient de plus en plus dur sans une suée matinale ! J’aime sortir le matin de la maison et me rendre compte, quand je passe dans une rue que je connais moins (quand par exemple je vais chercher une roulette métrique chez un copain pour aller dimensionner une station d’épuration en tong avec ma binôme préférée), que toutes les têtes du quartier me sont devenues familières, autant celles des hommes, des grands-mères, des chiens, des crapauds et des poneys… J’aime les façades claires, un peu moins les rues pavées qui se révèlent délicates en tong ou en vélo.


Le cloitre du centre d'art pour la paix


Les rues de Suchitoto...

Notre village se situe historiquement à gauche, c’était un bastion de la guérilla dans un temps pas si ancien que ça, et j’ai d’ailleurs obtenu du maire cette semaine un beau polo rouge communiste avec le logo de la Mairie que j’ai hâte d’exhiber en France, assorti avec mes converses rouges : la SUR-classe !

Voilà pour un rapide tour d’horizon du village, avec quelques photos et simplement une petite citation sur l’esprit de Suchitoto, cela devrait vous aider à mieux cerner la chose….



El espíritu suchitotense ha sido históricamente rebelde, curioso de libertad, dispuesto a luchar por si dignidad. Éste es su principal valor. Allí está su riqueza.

Sinon, pour le programme de la semaine, c’était validation de nos avancées devant le Conseil Municipal, un moment d’anthologie dans notre jeune carrière qui débute je crois. On ne stressait pas trop jusqu’à l’arrivée de Silvia, à 10h, le matin de la présentation prévue pour l’après-midi 14h. Petit débriefing du Powerpoint Julien, elle lui fait changer un bon nombre de trucs (pour ne pas dire TOUT le powerpoint…), et à 11h30, on conclut collectivement dans un grand soupir qu’il va falloir passer à notre présentation. Des remarques dans tous les sens, constructives mais dans le stress de la présentation, il est difficile de tout retenir au vol ; on est un peu déboussolées quant à la manière dont on doit présenter la chose, quels sont les objectifs de cette réunion, etc. On mange en speed en pestant contre ce coup de charrette, et Laure, dans un éclair de génie, réorganise le Powerpoint 5 minutes avant la présentation pour qu’on ne soit finalement pas trop perdues.

On attaque devant ces messieurs dames élus du Conseil Municipal avec une heure de retard (normal !) avec les remarques sarcastiques de Julien dans un coin de notre tête : de toute façon, ils vont dormir, Colima, ils s’en tamponnent… Heureusement que Laure et moi ne nous stressons pas sur les présentations orales, dans une langue qu’on ne maitrise que très approximativement en plus…

Mais d’entrée de jeu, l’ambiance est bonne enfant, le Maire nous fait la bise et nous offre nos polos de communistes qu’on réclame depuis si longtemps, ce qui à la fois épate Silvia et la convainc que notre travail de Comm’ est effectif : et oui, c’est l’avantage d’être une femme dans ce pays, avec le statut de petit coopérant tout mignon tout gentil qui ne coûte pas un copec à la mairie (juste une maison semi-miteuse avec des mygales et des rats) qui est là pour aider au processus de prise de décision politique dans l’aménagement du territoire. Vaste statut… Authentique Succès…

Vous remarquerez sur les photos que nous ne sommes pas particulièrement bien habillés pour l’occasion, c’est normal, cela aurait mis trop de distance et de solennité dans cette réunion de travail. Pendant la présentation, c’est le free-style complet : vas y que j’te réponds au téléphone, vas y que j’te fume ma cigarette tranquilou, vas y que j’te fais signer mes papiers tant que j’t’ai sous la main, vas y que j’me sors me dégourdir les guibolles, vas y que j’me pique un p’tit roupillon pendant les débats sur lesquels je n’ai rien à dire !

Dans l’absolu, ça s’est révélé drôle, dans le concret, relativement productif niveau relationnel, parce que de toute manière, les informations, c’est pas tellement les élus qui les détiennent, mais plus nos petits contacts du fond de la brousse qui savent bien, eux, s’ils sont malades ou pas quand ils boivent de l’eau…

Voilà, on a beaucoup rit, beaucoup pesté, mais on est reboostées par la venue de Silvia et par la perspective de notre petite semaine au Costa Rica en compagnie de nos Isuriens d’Amérique Centrale préférés… Départ prévu le 21 Juin !!

Ah oui, et pour finir, vous vous souvenez certainement des mes poussins couleur fluo de San Salvador. Et bien je sais ce qu’ils sont devenus, la preuve en image :


DES POULETS HEUREUX SANS VIRUS DE GRIPPE AVIAIRE !

mardi 3 juin 2008

Week end entre coopérants d'Apoyo Urbano

Une tempête sévit en Amérique Centrale depuis trois jours. Elle a fait s’écraser un avion de la ligne de Taca au Honduras vendredi, sans faire de mort il me semble. Nous connaissons un temps qui s’apparente à une mousson saïgonnaise à son apogée, c'est-à-dire qu’il pleut toute la journée, et que par moment, il faut oublier toute activité, à l’exemple de la conduite, puisqu’on ne voit plus rien et qu’on évolue dans des rivières désordonnées sur la route.

Plus concrètement, notre maison se maintient mais prend l’eau, l’humidité s’imprègne jusqu’à l’os sans la moindre douche chaude à l’horizon pour se faire du bien ; on a envie de pull over (ce que je n’ai pas jugé indispensable de mettre dans ma valise…) et de chocolat chaud (là, notre voisine nous fabrique des pavés de cacao à faire fondre dans le lait après, plutôt pas mal !). Et c’est parti pour durer comme ça encore 5 jours. Mes sinus se sont bouchés, s’accompagnant d’un mal de tête aigu et en l’absence de perspective de guérison classique avec mes petits-médicaments-de-France, et bien je me force à faire passer dans tout le circuit nasal de l’eau et du sel, c’est dégueu, mais c’est la méthode alternative qui ne marche pas trop mal. Et oui, Martine ne peut pas aller chez le médecin…

Voilà, et pour accompagner cette douce pluie (sic), un petit week-end de travail. Silvia, la responsable de l’ONG pour laquelle Laure et moi travaillons est arrivée vendredi pour une tournée de tous ses projets en Amérique Centrale. Nous nous sommes donc réunis ce WE avec les coopérants disponibles pour faire un point sur les projets, avec dans l’idée de faire tout ça autour d’un verre, les pieds dans la piscine pour que ça ressemble un peu à des vacances pour Silvia.

Nous, dans le pick un a l'aller, il faut imaginer la même, plus nombreux, une bâche sur la tête et des litres de pluie pour le retour!



Bon, avec le temps, ça a été un peu l’échec, on s’est fait roulé dans les vagues sous des trombes d’eau, mais l’eau restait chaude. On a pas mal avancé sur notre projet, pris des cours de cartographie, échangé sur l’action urbaine en Amérique Centrale et les projets d’Avenir d’Apoyo Urbano ; des perspectives professionnels se dégagent un peu dans la mesure où Apoyo a un partenariat pour faire partir des Volontaires Internationaux en appui auprès de Collectivités Locales en Amérique Centrale sur des projets qui touchent essentiellement les thématiques de la revitalisation de centres patrimoniaux et d’aménagement de quartiers qui vont du bidonville à la cité dortoir. Et l’ONG cherche à s’implanter et à diversifier son activité avec des missions sur un temps plus long que la classique durée de stage. D’où les perspectives !

Le campement improvisé pour plus de convivialité.


Silvia est quelqu’un d’étonnant, je la connaissais à peine pour ne l’avoir rencontré que 2 heures à Lyon, et nous avons passé un super WE et pas que de travail, elle a dormi sur des matelas tous moisis avec nous, elle a picolé avec nous, elle s’est fait rouler par les vagues avec nous, bref, trop cool ! On se revoit dans 10 jours pour présenter nos premières conclusions devant le Conseil Municipal et puis elle viendra passer une journée avec nous à Colima, histoire qu’on lui présente Brocolina-la-mangeuse-de-chauve-souris, qu’elle constate que ses stagiaires ont droit à logement gratuit avec piscine et qu’on aille quand même jeter un coup d’œil au problème de déforestation du coin. Je suis d’un cynique, c’est désolant…

Voilà, tout ça pour vous dire que je ne suis pas bronzée, que je travaille pendant mes week-ends, qu’il pleut chez nous comme vache qui pisse en Bretagne mais que la vie ici n’en est que plus chouette puisque riche et variée ! Et pleine de perspective…